A-t-on peur du Dieu menaçant ?, Gilles Castelnau

Accueil Activités Articles A-t-on peur du Dieu menaçant ?, Gilles Castelnau

Exemple

A-t-on peur du Dieu menaçant ?, Gilles Castelnau

 

 

 Lectures

Psaume 139
Eternel ! tu me sondes et tu me connais, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève,
tu pénètres de loin ma pensée.


Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies.
Car la parole n’est pas sur ma langue que déjà, ô Eternel ! tu la connais entièrement.
Tu m’entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi.
Où irais-je loin de ton esprit, où fuirais-je loin de ta face ?
Si je monte aux cieux, tu y es; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà.
Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer,
Là aussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira.
Si je dis : les ténèbres me couvriront, la nuit devient lumière autour de moi.
Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, la nuit brille comme le jour,
les ténèbres comme la lumière.

Colossiens 1.12-17
Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés.
Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création.
Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.
Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

 

J’ai toujours proposé ce Psaume 139 lors des cérémonies d’enterrement où l’on a besoin d’une parole de réconfort, de chaleur et jamais il n’a été choisi par les familles. On le trouvait peut-être menaçant  alors qu’il ne l’est pas du tout !

Il est au contraire réconfortant. Imaginons ce que serait une parole contraire à ce psaume, elle serait terriblement angoissante :

Éternel ! tu ne te rends pas compte de notre vie, je ne me sens pas compris
je m’assieds, je me lève, et tu regardes ailleurs
quoi que je pense, tu n’en tiens pas compte.
Où irais-je pour toucher ton esprit ? tu n’es jamais là !
Aujourd’hui les ténèbres me couvrent, je ne vois aucune lumière devant moi.
Les ténèbres demeurent obscures autour de moi !

C’est contre cette conception terrifiante que le psalmiste s’élève.

Quelle idée a-t-on donc de Dieu lorsqu’on se sent culpabilisé à la lecture du Psaume ?

Si c’est le cas, voici une autre image de Dieu où je reçois un souffle d’apaisement, d’enthousiasme :
Laurène Van Ham pasteur de l’aumônerie universitaire, Berkeley, Californie

L’univers a commencé sa gigantesque expansion, complexe et impressionnante, il y a 13,7 milliards d’années.
L’humanité n’est arrivée sur scène qu’il y a 5 millions d’années.
Dieu est donc – et a été – le Dieu de bien des choses, et pas seulement de l’humanité.

Tout ce qui a existé pendant ces milliards d’années et tout ce qui existe actuellement vivait de sa vie, de sa créativité.
Toute vie est une manifestation de la vie, du mouvement, de l’être de Dieu – mon voisin de palier, les rangées de légumes du potager, l’hôtesse de l’air, les chats sauvages derrière la piste cyclable, les otaries du delphinarium etc. etc.
Dieu est la vie et la vie vibre partout autour de nous comme nous le constatons bien.

C’est aussi la vision de l’Épitre aux Colossiens :

En lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles…
Tout a été créé par lui et pour lui. Toutes choses subsistent en lui. (Col 1)

On est loin de l’image d’un vieillard dominateur dans la ciel qui serait évidemment comme nous aimerions être si nous le pouvions, tout-puissant, omniscient, omniprésent.
Nous l’imaginons à notre image, redresseurs de torts, arrêtant le chauffard dangereux, punissant le loubard : justiciers, culpabilisants, menaçants, méchants !
C’est cette fausse image – facilement culpabilisante – qu’on projette sur le Ps 139

Il est vrai que certains disent  :

La religion c’est tout ce qui est interdit :
IVG, mariage pour tous, contrôle des naissances,
assistance médicale à la procréation, gestation pour autrui
euthanasie, transhumanisme

Et on rejette légitimement cette idée.

D’ailleurs on n’a pas besoin de Dieu pour penser librement en hommes du 21e siècle.

Mais en réalité, Dieu est un élan de vie puissant.
Comme le disait Paul au Athéniens :

En lui nous avons la vie, la respiration, le mouvement, et l’être. (Ac 17.25-28)

la vie : élan vital montant en nous comme la sève dans les plantes, comme l’électricité active les machines.
la respiration : sans lui nous serions enfermés en nous-même, étouffés, asséchés.
le mouvement : sans lui nous serions sans force, fatigués, incapables le matin de nous lever en sachant ce qui nous attend dans la journée.
l’être : nous ne sommes pas des robots, une présence vivante, divine, nous anime.

Dieu est le Dieu de la vie et non du jugement, de la Résurrection et non de la destruction

L’Épitre aux Colossiens disait encore :

Dieu nous a délivrés de la puissance des ténèbres
et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour,
en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés (Col 1.13-19)

Quelqu’un disait : Jésus était, il est vrai, amical ,fraternel et souriant mais Dieu est menaçant et punisseur, sa colère est dangereuse : Il ne faut pas dire cela car Jésus est l’image du Dieu invisible et le Dieu qu’il fait connaître est vraiment à son image.

Rappelons-nous la guérison de l’homme à la main sèche (Luc 6.6-11) :
Jésus regarde cet homme dans la synagogue, et le fait se tenir debout au milieu de tous alors que personne ne l’avait remarqué. Puis il le guérit marlgré que ce soit le jour du sabbat où il n’est parmis de rien faire.
Jésus se conduit en médecin, au nom du Dieu de la vie et non en juge au nom du Dieu de la loi.

Considérons Dieu comme l’Énergie créatrice dont parlait Laurène Van Ham :

La paix en Dieu signifie l’harmonie avec le grand mouvement de la vie de la Nature.
Union avec le grand tout ; avec les animaux et les plantes.

Pour que nos esprits trouvent la paix, donnons-leur du repos en Dieu
Libre spiritualité dans l’esprit du Jésus des évangiles où nous laissons la paix, la force, le dynamisme fraternel envahir nos esprits, nous unir à tout ce qui vit, à tout ce qui grandit et bouge.

Dieu en nous et nous en Dieu.
La paix avec nous, la paix en nous, la paix par nous